mercredi 17 juin 2009

Si au moins ils chantaient mal...*


Et pourquoi mettre ainsi votre livrée ?

Est-il de ces heures que l’on vit entière ?

Je vois celui de vous qui m’a livrée,

Je vois, en vous le mépris des lumières,

Je sais l’envie que vous m’avez d’aimer,

Depuis longtemps vous nourrissez la guerre

De morceaux de vos cœurs, de ses déchets.

Vous n’engraissez que la haine à dessein,

Et vous aimez, de cendres, vous farder,

La mort est Reine et le monde un Essaim.

.

Je vais, sans peur, vous tendre mes poignets.

Pensiez-vous des pleurs ? Ou de la colère ?

Je vois dans vos yeux ce dont j’ai pitié :

Vous enlisez vos dieux et tuez la terre,

Vous vous croyez debout, lors vous marchez,

Après vous, de la boue, quelques ornières,

Mais, retournez-vous, ce sont vos pensées.

Vous n’avez de futur, que des chants vains,

Les dunes avalent les pas cadencés,

La mort est Reine et le monde un Essaim…

.

Vous n’êtes pas l’Ankh ou, je l’ai rêvé :

S’assoifferont les loups, dans ce désert.

Même si, pour sa faux, vous servirez,

Même si vos lambeaux sont aurifères,

Vous ne tissez que des linceuls dorés,

Monstres déçus d’un pathétique enfer,

Vos ruines en dégoût seront érigées.

Jamais vos filles n’auront votre faim,

Vous êtes Jadis, tout est conjugué :

La mort est reine et le monde un Essaim.

.

Près de ce père que j’entends pleurer,

Je désespère et me mets à crier :

Dans la poussière soulevée des trains

S’écriront ces mots si vous oubliez :

La mort est Reine et le Monde un Essaim…


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